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18/07/2010, 22:10

Qui vaut la peine d'être vécue [AdM n°19]






En mémoire de Boubou


J'en ai eu des chats, et connu bien plus encore. Ils gambadent, se prélassent au soleil et viennent, tout ronronnant, quand les bruits d'assiettes laissent présager d'un bon repas.

Perdre un félin c'est triste, mais sans plus. Beaucoup de gens cristallisent un trop-plein d'affection sur leur animal de compagnie, alors qu'en toute objectivité la relation "bouffe-ronron sinon je me casse" n'est que superficielle.

Boubou était différent.

C'était certainement le deuxième chat le plus intelligent que j'ai jamais rencontré. Futé, observateur voire facétieux, il n'en manquait jamais une.

Il ne ronronnait pas quand on lui donnait à manger, mais venait quotidiennement faire des câlins. Les caresses ? Non merci, il adorait qu'on lui frotte le ventre et qu'on lui gratte la tête. Il se mettait alors à ronronner et à pousser des cris suraigus, se frottant les joues contre nos pieds. Il aimait aussi se dresser d'un coup sur les pattes arrière pour que sa tête vienne frotter contre les mains.

Et il souriait.

Ca a l'air un peu bizarre dit comme cela, comme je resterai toujours persuadé qu'il souriait quand on le gâtait.

Il m'a bien cassé les pieds, à monter la garde devant ma porte pour mieux se précipiter sur mon lit. Un fois son but atteint, il ronronnait comme un moteur d'avion et je n'avais plus le coeur de le déloger. Il avait arrêté de le faire ces derniers mois, ça aurait dû m'interpeler plus que cela, mais à force d'être mort de fatigue à longueur de vie...

Il n'aura pas trop souffert.

Jeudi, nous avions appris que Boubou avait attrapé une maladie rare (1/5000) et fatale. On aurait pu penser que le traitement palliatif prolongerait son existence un peu plus que 72h. Il s'est mis à aller mal vers 10 ou 11h, quand on m'a appelé. Il est peut-être mort à 12h30 précises, trois minutes avant d'être reçu par le vétérinaire. Son coeur battait faiblement, alors on lui a fait la piqûre qui l'a peut-être apaisé.

Il n'avait que six ans.

A force de toucher la misère d'un coin du monde, je sais qu'il n'y a rien a attendre de la vie. Mais elle a plus d'un tour dans son sac; méfiez-vous quand elle vous offre un trésor en la forme d'une boule de poil - c'est pour mieux vous le reprendre.

Ce crétin me manquera.

Laurie 2010-07-19 10:42:35
:(

Pauvre Boubou... Je compatis, et je comprends ta tristesse.

Je sais ce que c'est de perdre un chat auquel on est très attaché... Tu te souviens, ma noiraude a attrapé une saloperie il y a 1 an et demi, elle souffrait énormément et aucun traitement n'a marché. J'ai du la faire euthanasier et j'en ai pleuré comme une enfant (pendant longtemps).

Quelle maladie Boubou a-t'il attrapé ?
Liff 2010-07-19 17:46:09
...pauvre Boubou... vraiment, ça fait trop de peine de perdre un animal de compagnie...
tetkreuz 2010-07-19 20:42:37
Que d'amour partagé... et que de chagrin... les deux sont tj proportionnels, mais surtout ne jamais se priver d'amour... tant pis !!! 6 ans de bonheur, c'est peu mais C'ETAIT DU BONHEUR !!!
Katas 2010-07-19 22:52:14
Merci pour vos messages.

Boubou, affaibli par une maladie, avait laissé se développer une péritonite. En gros, il s'est gonflé de fluide comme un ballon, et, avec son souffle au coeur, il a eu un infarctus.

Un hospice sur pattes, ce chat.

Un être humain aurait eu droit à un massage cardiaque, à l'opération de la dernière chance pour prolonger sa vie de trois autres jours... Le vétérinaire à fait son travail à une vitesse incroyable.

C'est mieux ainsi.

On a joué avec la chatte noire (Bichette) ce soir, qui est un peu perturbée sans son copain. De l'avis général, c'est pas pareil, et ça ne le sera plus jamais car un chat qui présente un tel cocktail de qualités, c'est le mouton à cinq pattes.

Après, il ne faut pas penser qu'à soit.

Ce chat, outre d'avoir échappé à l'euthanasie à la naissance, a eu tout ce qu'un félin pouvait espérer. Et est ravie - "Je l'ai vu monter au ciel !" -. Là, elle me scie. Je pensais qu'elle serait effondrée pendant des mois.

Une page se tourne.

J'ai entendu ses gloussements de plaisir toute la journée et j'ai cru le voir deux fois, mais la plasticité de l'émotionnel est telle que, même tranché à la hache, avec suffisamment de temps tout devient indolore.

Sauf que la maison restera terne.

Je reste sur ma pensée : il n'y a rien à attendre de la vie. Il faut aller soi-même de l'avant, vers des amis, des animaux, des enfants...

Je sais que tu as beaucoup souffert, Laurie. Dans la mesure où tu avait jeté toute ton affection sur la Noiraude, c'est parfaitement normal. L'euthanasie est la plus douloureuse preuve d'amour que tu pouvais lui apporter, mais le fait que tu arrives à rationaliser montre que tu as franchi le cap.


Que conclure ?

Tristesse, sentiment d'avoir été un spectateur impuissant, doute d'avoir bien mis à profit le temps que nous avons passé ensemble - les étapes classiques du deuil tournent et virent, et tout ceci se diluera avec le temps.

Demeurera la conviction d'une perte irremplaçable.
Q5tSGvaaEK 2016-10-23 04:29:31

Commentaire subversif en attente de modération.

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