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27/05/2010, 16:09 Dual Wielding Flagman Jamais je n'avais imaginé que je ne disais autant de trucs avant de le mettre par écrit. Ce qui explique qu'au bout de la douzième fois, je fatigue un peu. Détail amusant: en arrivant le matin, je n'avais aucune idée de ce que j'allais raconter. Après l'effort, le réconfort ! ![]() @Laurie Stricto sensu, j'en fais déjà. @Wolf ![]() JLZfkGWrDqMZ 2016-10-22 20:52:27 Commentaire subversif en attente de modération. |
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de l'HTML de tuerie de l'action, du suspense une drow habillée léger |
"Vous l'avez peut-être remarqué, mais quand un ministre passe à la télé, c'est toujours le même refrain:
Mais enfin, Monsieur d'Arvor, c'est l'évidence, nous allons devoir cotiser plus d'annuités pour toucher une retraite à taux plein ! L'espérance de vie augmente, il faut donc travailler plus longtemps, et d'ailleurs le Conseil d'Orientation des Retraites sonne les trompettes de l'Apocalypse, alors...
Alors il ne faut pas perdre de vue trois choses:
1) En France, nous sommes les derniers en Europe pour le travail des jeunes et des seniors. Dans la pratique, cela veut dire que vous arrivez sur le marché du travail à 25 ans et qu'à 50 on vous fiche dehors car vous n'êtes plus rentable.
Augmenter le nombre d'annuités n'aura donc aucun effet sur l'emploi mais fera baisser les pensions. On a estimé que la réforme Balladur de 2003 les avait faites baisser de 20% !
2) Depuis les années 80, nous assistons en France à une financiarisation de l'économie, avec 10 points de PIB qui sont passés des salaires aux produits financiers. On pourrait se dire, "mais quel rapport entre mon salaire, les produits financiers et ma retraite ?.." Eh bien, c'est tout simplement que sur les stocks-options et sur l'intéressement on ne paye pas de cotisations retraites: cela créé un système parallèle qui assèche les voies de financement du premier.
3) Il y a une volonté politique de tordre le cou au système des retraites. Libération a estimé en début d'année à 140 milliards le montant des exonérations et des niches fiscales, alors le COR qui pleure misère pour 14 milliards maintenant et 50 à terme...
La question qui vient à l'esprit est "Pourquoi ?", pourquoi veulent-ils la peau du système de répartition - les actifs cotisants, les retraités touchent une pension - alors que c'est un système juste et qui a les moyens de perdurer ?
C'est tout simplement que les retraites sont un marché juteux, estimé à plusieurs centaines de milliards, et qu'en les donnant à des fonds de pension, ils pourraient récolter les cotisations de ceux qui peuvent cotiser, se servir grassement au passage et redistribuer des miettes. Ceux qui ne pourraient pas cotiser, les smicards, devraient travailler jusqu'à 80 ans et mourrir au boulot - la santé aura été privatisée d'ici là et il ne pourraient pas se soigner.
C'est un futur abominable qu'on nous promet, et il ne faut pas croire que les fonctionnaires, avec un statut semi-protégé, vont pouvoir s'en sortir. Qu'on est près de la retraite, et qu'en louvoyant on y arrivera avec quelques pertes mais qu'on pourra toucher sa pension.
Pour comprendre, il faut remonter à 2008, début 2008 pour être plus précis. Le Premier Ministre passe à la télé, et dit "Qu'est-ce que vous voulez, je suis à la tête d'un pays dont les caisses sont vides ! On ne peut pas faire autrement !". Quelques mois plus tard, Monsieur Woerth discute de la réévaluation du point d'indice face à l'inflation: "Vous avez 0,8% ! Les caisses sont vides, estimez-vous heureux de ne pas avoir zéro ! Je ne peux pas faire autrement !"
Pas de chance ! A la fin de l'année, la crise éclate. Nicolas Sarkozy monte au front, tape du poing sur la table et dit: "Je mets 300 milliards sur le tapis ! Nous sommes solvables !" 300 milliards pour se porter garant de titres toxiques qui ne valent strictement rien, mais aussi des dépenses de fonctionnement: 40 milliards par ci, 5 milliards par là - c'est les vrais chiffres -, pour éviter que des banques ne sombrent.
Re-pas de chance ! La Grèce ne peut plus faire face à ses dépenses ! Il faut savoir que la constitution européenne interdit de faire tourner la planche à billets où d'emprunter aux banques publiques, la Grèce a donc dû emprunter au privé, à vil prix, et ne peut plus payer les intérêts.
Nicolas Sarkozy monte au front, tape du poing sur la table et dit: "Je mets 110 milliards sur le tapis ! Nous sommes solvables !" Il a déjà donné 5 milliards en guise d'acompte.
Vendredi dernier, réunion entre les syndicats, Mme Lagarde et Mr Baroin, et ils nous ont annoncé la Rigueur, avec un grand "R": on continue à supprimer des postes de fonctionnaires, les salaires seront probablement gelés et - là c'est de la spéculation - nous nous dirigeons peut-être vers des baisses de traitement, comme c'est arrivé dans pas mal de pays européens.
Nous ne pouvons accepter cela, et c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui. Pour la défense des retraites, pour le statut de la Fonction Publique, pour les traitements et missions, nous vous invitons tous à venir avec nous dans la rue, à faire grève le 27, car c'est dans l'unité que nous obtiendrons quelques chose face à cette machine à broyer !"